7 déc. 2009

1er thème de la consultation électronique

Lors de sa 18ème session qui vient de s'achever, l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE a reconnu la contribution des transferts de fonds des migrants au développement des pays ACP. L'un des risques identifiés dans le cadre de la crise financière est la réduction de ces transferts (APP, Résolution sur l'impact de la crise financière sur les États ACP, 3 décembre 2009).

Nous avons le plaisir de vous informer que nous sommes maintenant prêts à lancer le premier thème de notre consultation électronique: Que savons-nous à propos des migrations et de la façon dont elles affectent les zones rurales des pays ACP?

Ce débat se tiendra en ligne du 7 au 20 décembre. Veuillez trouver ci-dessous une note d'information et quelques questions clés, afin d'encourager le débat.

Nous vous invitons à partager vos idées, opinions et expériences. Nous vous serions reconnaissants de nous transmettre également des documents de référence à la matière, afin de les mettre en ligne sur ce blog. Un rapport, résumant les débats thématiques, sera fourni et largement diffusé.

Veuillez toujours envoyer vos commentaires à: consultation-migration@cta.int, pour la traduction immédiate. Une fois traduite, votre contribution sera envoyée à la liste de diffusion.

Au plaisir de vous lire.

Cordialement,

Leila Rispens-Noël
Au nom des organisateurs




Thème 1:

Que savons-nous à propos de migrations et de la façon dont elles affectent les zones rurales des pays ACP?

Il est de plus en plus accepté que les migrants constituent une source inestimable de développement et de réduction de la pauvreté dans leurs pays d'origine. Pour de nombreux pays en développement, les transferts de fonds de migrants installés à l’étranger surpassent l’aide au développement et l’investissement direct étranger. De plus, les transferts de membres de la famille migrants, qu’ils soient internes ou internationaux, sont souvent la principale source de revenus pour les ménages ruraux. À la différence de l’aide, les transferts de fonds aboutissent directement dans les ménages et à la différence des prêts, ils ne génèrent aucune dette. En plus de contribuer à la subsistance des ménages, les transferts de fonds peuvent générer un développement à long terme, à travers l'investissement dans l'éducation, la terre et les petites entreprises.

En même temps, la migration crée de nouveaux défis. Tout d’abord, dans les économies agricoles, une part significative de la population adulte, migrante, étant absente, les pénuries de main d’œuvre peuvent rendre l’économie extrêmement dépendante des transferts, menaçant la durabilité à long terme. Ensuite, la migration peut creuser les inégalités, les ménages bénéficiant de transferts de fonds étant à même d’acheter des terres et d’autres ressources clés, de créer de nouvelles entreprises et d’améliorer l’éducation de leurs enfants. Les ménages ne bénéficiant pas de cette précieuse source de revenus, en revanche, peuvent se voir réduire l’accès à ces stratégies de ressource et de subsistance. Par ailleurs, les flux de fonds peuvent exacerber la concurrence, voir les conflits, les individus et les groupes cherchant à acquérir les rares ressources ayant de la valeur, telles que des terrains résidentiels dans les zones urbaines, et peuvent engendrer une corruption de fonctionnaires gouvernementaux centraux et locaux cherchant à profiter de cette concurrence. Enfin, dans les zones urbaines et périurbaines, des flux importants de fonds et le manque de planification locale efficace peuvent mener à une expansion urbaine non régulée sur les terres auparavant agricoles sans aucune disposition adéquate en matière de services.

Malgré le travail de fond sur la migration et le développement, les liens entre les deux facteurs restent mal compris par les décideurs politiques et les professionnels du développement. On connaît ainsi très mal le rôle des transferts de fonds dans l’accès aux terres et aux autres ressources naturelles dans les pays d’origine, ni les facteurs et les politiques pouvant aider à maximiser leurs résultats sociaux et économiques (FAO, Till to tiller: Linkages between international remittances and access to land in West Africa, 2004, uniquement en anglais).

QUESTIONS:

  •  Quels sont les principaux enjeux en matière de migrations et développement rural au niveau mondial et dans les pays et les régions ACP? Que savons-nous de leurs ampleur et tendances?
  • Quels sont les différents types de migration et ses causes profondes? Pour quelles raisons les habitants des régions rurales migrent et où?
  • Comment les migrations affectent-elles les communautés rurales et leurs conditions sociales et économiques?
  • Quel est le rôle et l'impact du genre sur la migration et le développement rural?






3 déc. 2009

LANCEMENT DE LA CONSULTATION ELECTRONIQUE

Le FIDA estime que plus de 30 millions de diasporas africaines contribuent conjointement à hauteur d’environ 40 milliards de dollars en transferts d’argent à leurs familles et communautés d’origine chaque année . Selon la Banque Mondiale, les flux de transfert de fonds aux pays en développement en 2008 ont atteint 338 milliards de dollars. La baisse en termes de valeur nominale en dollars est faible par rapport à la baisse prévue des flux de capitaux privés ou de l’aide publique aux pays en développement. Malgré la crise financière, les migrants à travers le monde ont envoyé un montant estimé à 317 milliards de dollars, soit 6,1 % en moins par rapport au 2008 . Par exemple, pour la période 2008-2013, l'aide de l'UE au développement des pays ACP, le 10e Fonds européen de développement (FED), s'élèvera à 22,98 milliards €, soit 4,6 milliards € par an. Les transferts des migrants dans leur pays d'origine sont, eux, estimés à plus de 20 milliards € par an.

Mais de quelle manière la migration affecte-t-elle le développement rural ACP? Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) a commencé à examiner les principaux défis liés à cette question lors du Briefing de Bruxelles sur le développement “Comment la migration internationale affecte-t-elle le développement rural ACP?”, tenu le 11 décembre 2008. Les buts de ce Briefing étaient de 1) sensibiliser sur les défis existants et émergents, en promouvant l’échange d’informations et le partage d’expertise entre les groupes de développement basés à Bruxelles; 2) alimenter le débat sur la migration et le développement en envisageant le problème sous différentes perspectives; 3) définir les actions nécessaires à l'appui de la migration et du développement rural. Dans ce contexte et en tant qu’activité de suivi au Briefing, nous souhaitons vous inviter à participer à une discussion électronique portant sur “Les défis clés en matière de migration et de développement rural pour les pays ACP”.

Les résultats de la discussion seront un input pour les actions futures du CTA dans ce domaine et pourraient conduire à la tenue d'une conférence internationale et/ou à mener une étude complète sur les migrations et le développement rural dans les pays ACP en 2010. Le CTA espère également que la contribution des différents acteurs et des principales ressources puissent contribuer à l'inclusion de la migration et du développement rural dans les discussions politiques lors de conférences liées à la migration et au développement en 2010.

La discussion se déroulera en français et en anglais, avec traduction assurée par les organisateurs. Chaque deux semaines, de décembre 2009 à février 2010, les organisateurs circuleront une note, suivie de quelques questions clés, afin de stimuler le débat. N'hésitez pas à porter à notre attention toute question que vous souhaiteriez traiter. Veuillez toujours envoyer vos messages et contributions aux organisateurs, pour la traduction immédiate. Une fois traduite, votre contribution sera envoyée à la liste de diffusion.

Un rapport, résumant les discussions électroniques, sera fourni et largement diffusé parmi les parties prenantes et les décideurs.

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous confirmer votre intérêt et votre participation à cette initiative en envoyant votre réponse par email à Mme Leila Rispens-Noel (leila.wimler@gmail.com) et à Mlle Silvia Scalco (silviascalco@gmail.com).

Merci d'avance,

Au nom des organisateurs,

Leila Rispens-Noel et Isolina Boto