1 févr. 2010

3ème thème de la consultation électronique

Nous avons le plaisir de lancer la discussion sur le troisième thème de notre e-consultation, notamment le rôle des migrants et des groupes de diasporas dans le développement rural.


Il existe de nombreuses études sur la contribution des transferts de fonds des migrants au développement. Toutefois, beaucoup de ces débats politiques ont tendance à séparer les envois de fonds des migrants, ou pour mieux dire, ils parlent de transferts de fonds mais pas des expéditeurs des ces transferts.

Katleen Felix, du Fonkoze Haïti, a écrit sur ses pages de Facebook ses impressions sur le récent sommet des décideurs et des organisations d'aide internationale à Montréal, au Canada, pour discuter de la façon de répondre aux besoins des victimes du séisme. Parmi les 700 participants, seulement 10 étaient des diasporas. Les migrants haïtiens ont été invités seulement à la première partie de la réunion et à la conférence de presse à la fin de la journée.

Katleen a déploré que le fait qu'au niveau international, les diasporas ne sont pas vraiment reconnus comme des partenaires de développement. Les Diasporas haïtiennes qui ont les compétences, l'expertise et les connaissances ne sont pas (encore) ciblées pour être impliqués dans le processus de secours et de reconstruction d'Haïti.

La Banque mondiale estime que les Haïtiens à l'étranger envoyent de 1,5 milliard à 1,8 milliard de dollars par an en transferts d'argent. C'est beaucoup plus du montant total d'aide étrangère qu'Haïti reçoit et représente une source important de revenus pour des millions de familles en Haïti, tributaires de transferts de fonds. L'aide des donateurs internationaux à la suite du tremblement de terre est mise en évidence par les médias. L'appui fourni par la diaspora haïtienne aux zones rurales touchées par le séisme est à peine reconnu. Un article intéressant sur cette question peut être consultés à l'adresse: www.palmbeachpost.com/opinion/columnists/let-haitians-already-in-u-s-help-rebuild-195030.html  

Au cours de cette troisième partie de la consultation, nous souhaitons connaître vos expériences ou avis sur les activités et les initiatives des organisations de diasporas. Il serait intéressant de connaître quelques exemples concrets de projets ou initiatives gérées par les associations des villes natales dans différents pays, en particulier dans les zones rurales.

Nous allons essayer de répondre à deux questions clés, à savoir:

1) Au niveau méso, de nombreuses communautés bénéficient de projets de développement lancés et financés par des associations de migrants à l'étranger. Quelles sont les initiatives existantes (meilleures pratiques) entreprises par des organisations de diasporas dont bénéficient leurs communautés respectives d'origine?
2) Comment les groupes de diasporas sont-ils organisés et comment se relationent-ils avec les migrants et les communautés locales dans les régions?

Pour de plus amples renseignements, veuillez lire la note d'information sur le thème 3 ci-dessous.

Nous tenons à remercier ceux qui ont contribué à la discussion sur les thèmes précédents. Veuillez noter que les contributions portant sur le thème 1 et 2 sont encore les bienvenues.

Au plaisir de lire vos contributions au cours des deux prochaines semaines,

Cordialement,
Au nom des organisateurs

Leila Rispens-Noël
Coordinatrice, e-consultation

 
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Thème 3:
Le rôle des migrants et des groupes de diasporas dans le développement rural 
Le terme «diasporas» définit les groupes expatriés composés, à la différence des «migrants», de populations expatriées à l’étranger ou de générations nées à l’étranger de parents étrangers qui ont ou sont susceptibles d'avoir la nationalité de leur pays de résidence (OIM, Engaging Diasporas as Development Partners for Home and Destination Countries: Challenges for Policymakers, 2006, uniquement en anglais).

Sheffer définit les diasporas comme une «formation socio-politique issue de l’émigration volontaire ou forcée, dont les membres se considèrent comme ayant la même origine l'ethno-nationale et résident en permanence en tant que minorités dans un ou plusieurs pays d’accueil. Les membres de ces entités conservent des contacts sporadiques ou réguliers avec le pays d’origine et avec d’autres membres résidant dans d’autres pays d’accueil» (SHEFFER, Gabriel, Ethnic diasporas: A threat to their host? In Weiner, Myron (ed), International Migration and Security. Boulder, CO, Westview Press, 1993) .

Un avantage de poids de l'émigration hautement qualifiée est la création d'une diaspora nombreuse et bien éduquée, qui améliore l'accès au capital, à l'information et aux contacts pour les entreprises des pays d’origine. Les immigrants participent à la facilitation du commerce en fournissant des informations et en aidant à la mise en œuvre de contrats, de même qu'en jouant le rôle d'intermédiaires pouvant présenter aux acheteurs des fournisseurs locaux de confiance. Certaines études insistent sur le fait que les diasporas peuvent jouer le rôle de «premiers moteurs» d'opportunités de croissance et de connections entre des marchés qui n’existeraient pas autrement. D’autres soulignent l’importance des diasporas dans la création d'opportunités de co-développement entre les entreprises des pays d'origine et de destination et dans l'expansion de la coopération technique, comme en témoigne le nombre croissant d'associations des villes d'origines, les organisations de la diaspora, ou les organisations philanthropiques de migrants. Cependant, en dépit du consensus général sur l'importance des diasporas et des nombreuses anecdotes prouvant qu'elles ont participé au développement, il est difficile de quantifier ces effets bénéfiques (World Bank, Global Economic Prospects 2006. Economic Implications of Remittances and Migration, Washington, 2006, uniquement en anglais).

 
QUESTIONS:
  1. Au niveau méso, de nombreuses communautés bénéficient de projets de développement lancés et financés par des associations de migrants à l'étranger. Quelles sont les initiatives existantes (meilleures pratiques) entreprises par des organisations de diasporas dont bénéficient leurs communautés respectives d'origine?
  2. Comment les groupes de diasporas sont-ils organisés et comment se relationent-ils avec les migrants et les communautés locales dans les régions?